Frappe en argent pur L'argent de la France: «Petit Louis d'argent»

Une monnaie éphémère, emportée par la faillite de Law

L’écossais John Law (1671-1729), fils d’un influent banquier d’Edimbourg, auteur de plusieurs essais théoriques sur la masse monétaire dans l’économie, s’était fixé comme objectif de fonder une banque dans l’un des multiples royaumes européens n’en possédant pas. Il voulait asseoir son système sur l’émission de papier monnaie - des billets -, une idée très moderne pour l’époque. Il parcourut l’europe pendant vingt ans pour proposer son projet, sans succès : le roi de Sicile, le duc de Savoie mais également Louis XIV avaient rejeté ses plans. L’année de la mort du roi de France, Law, tenace, revint offrir ses services au régent Philippe d’Orléans. Celui-ci se laissa convaincre et le nomma ministre des finances, espérant qu’il renfloue les caisses du pays, vides. C’est ainsi qu’en 1716 John Law créa la Banque générale - qui devint Banque royale en 1718 - qui émettait du papier-monnaie contre de l’or. Malgré plusieurs années de succès, le système fit banqueroute à partir du 24 mars 1720, alors que plusieurs des plus gros possesseurs de billets demandèrent simultanément à réaliser leurs avoirs en pièces d’or et d’argent : la perte de confiance fut fatale, la spéculation excessive ruina Law, qui s’enfuit à Bruxelles en décembre 1720. Le Petit Louis d’Argent, une pièce de 3 livres pesant 8,12 grammes de métal précieux pour 26 mm de diamètre, fabriquée suite à l’édit du 15 mars 1720, perdit sa valeur dans la débâcle. Cette monnaie fut donc réformée très rapidement, lors de l’édit de septembre 1720, qui entérina la faillite de Law. La pièce de mars 1720 fut remplacée par un nouveau Louis, de même poids. La fabrication de cette monnaie rare et recherchée n’aura donc duré en tout que six mois dans la cinquième année du règne de Louis XV, pendant la régence.